Présente toi en quelques mots…
Je m’appelle Marie, j’ai 26 ans et je suis Enlumineur
Pourquoi fais-tu ce métier (activité)? Par quelles voies es-tu passé pour y arriver ?
J’ai commencé mes études supérieures par une année de classe préparatoire littéraire car j’ai toujours aimé la littérature, l’Histoire et les langues. Je ne me suis pas du tout plue dans cette voie alors j’ai décidé d’entrer dans une école de graphisme car j’aime dessiner depuis toute petite. Après trois ans, j’ai réalisé que les matières que je préférais dans ce domaine étaient celles qui restaient manuelles comme la calligraphie, le dessin académique, le croquis… qui se perdaient dans le graphisme tel qu’on l’entend aujourd’hui. Je ne me voyais pas travailler devant un ordinateur. En cherchant de nouveaux horizons, j’ai découvert l’existence d’une formation d’enlumineur, qui me semblait allier tout ce que j’aimais à la fois : le dessin, la peinture, la calligraphie sans oublier la dimension historique de cet art !
As-tu des mentors ou des personnes en particulier qui t’ont aidé dans cette activité ?
J’ai reçu le titre d’Enlumineur en octobre 2021 et depuis je travaille seule, sans vraiment de mentors, même si j’admire beaucoup d’artistes et artisans qui travaillent de leurs mains, peu importe le domaine.
Où trouves-tu l’inspiration ?
Dans le cadre de mon activité d’enlumineur, je trouve l’inspiration vraiment partout, autant dans les manuscrits médiévaux que dans la sculpture, dans l’architecture, dans la musique, dans mes émotions, devant un beau paysage… L’inspiration peut arriver à n’importe quel moment !
Quels sont tes projets professionnels ?
J’aimerais pouvoir un jour donner des cours, lors de stages d’enluminure, par exemple, avoir mon propre atelier où exposer mes travaux et recevoir des visiteurs, pouvoir illustrer des livres avec mon propre style, aussi !
Quels sont les principaux challenges auxquels tu as dû faire face dans ta vie professionnelle ?
J’aimerais dire que chaque enluminure est un challenge, surtout quand c’est une commande passée par un client ! À part cela, je trouve que chaque démarche est un challenge et une pression, dès qu’on entreprend quelque chose à côté de l’activité pure d’enlumineur.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait se lancer dans ton métier ?
Ne pas avoir peur de beaucoup travailler, surtout dans une activité qui demande autant de temps que l’enluminure. Ne pas oublier, avant tout, de se faire plaisir à chaque fois qu’on se lance dans un projet, c’est comme ça que les personnes qui voient votre travail ressentent pleinement votre énergie et vos capacités. Il faut aussi être patient, minutieux et privilégier la qualité à la quantité.
Qu’est-ce que tu ne referais plus ?
Laisser les potentiels clients me dire que mes œuvres sont trop coûteuses sans savoir le temps que j’ai pu passer dessus.
Peux-tu nous expliquer ton projet ?
C’est un projet qui a débuté avant mon entrée dans monde professionnel puisque c’est le manuscrit que j’ai entièrement imaginé et réalisé pour obtenir mon titre d’Enlumineur. C’est un projet que j’espère un jour pouvoir partager au plus grand nombre, en le faisant publier, si j’y parviens !
Comment a débuté ton projet ?
Il a commencé avec la préparation de l’obtention de mon diplôme, en deuxième année de formation d’enlumineur.
Qu’est-ce que t’a apporté la réalisation de ce projet ?
Ce projet a été le plus important de toute ma vie, jusqu’à maintenant. C’est celui qui m’a demandé le plus de temps, d’investissement émotionnel, psychologique et qui m’a obligée à donner tout ce que j’avais en terme de capacités artistiques. Lorsque je l’ai terminé, j’ai réalisé à quel point il m’avait fait évoluer, à quel point il m’avait fait faire un voyage intérieur car c’est un projet sur lequel j’ai travailler seule la grande majorité du temps, seule face à moi-même et à toutes les émotions qu’il faisait ressortir en moi.
Quelles ont été les difficultés de ce projet ?
Je rebondis sur ma réponse précédente mais c’est un projet qui a duré un an et demi, sur lequel j’ai travaillé tous les jours. Je commençais le matin, je terminais le soir et même la nuit il m’arrivait d’en rêver et de trouver des idées. Je me suis consacrée entièrement à ce manuscrit pendant plus d’une année, c’était excitant au début, puis il y a eu des moments de doute, du découragement, parfois, énormément de stress et de mobilisation émotionnelle et physique de tout mon être. Au-delà du fait que j’allais présenter mon manuscrit pour être titrée Enlumineur, je savais déjà que je comptais l’exploiter plus tard, sans trop savoir comment, ce qui m’ajoutait une charge et une envie de faire le mieux possible. C’est toujours compliqué de se donner pleinement, quelque soit le domaine !
Tes coordonnées de contact que tu veux partager (téléphone, site web, pages de réseaux sociaux,…)
@expecto_pigmentum sur Instagram, c’est, pour le moment, ma seule vitrine sur le monde extérieur !
S’il te restait une journée à vivre, tu ferais quoi?
J’irais en Irlande !
Tu as le mot de la fin !
Il faut protéger les artistes et les artisans ! Ils travaillent avec leurs mains mais surtout avec leur cœur et s’intéresser et soutenir leur travail est la plus belle des récompenses.
0 commentaires